L'édito 2010

Publié le par Yoann

Resterait-il encore quelques bloggeurs égarés sur la Binette online qui s’apprête à fêter ses 1 ans ? Après un départ en fanfare, quelques débats où la contradiction a tout de même été portée et bien des coucous échangés plus tard… le silence reprendrait-il définitivement le dessus ? Oh non, foi de Binot je ne suis pas moins bavard aujourd’hui qu’hier et demain n’y changera rien non plus.

Bonne année donc cher lecteur !!!

L’avez-vous remarqué, La Binette manque de contributeurs depuis l’automne. Etrange coïncidence, c’est justement depuis cette période que le Grand Débat sur l’Identité Nationale a été lancé en France. Débat qui tourne au vinaigre. Et plus ça parle, plus ça argumente,  plus grand est le chaos.

Chien échaudé craindrait il l’eau froide ? Malicieusement je me surprends à penser que personne n’ose plus parler de rien de peur d’être mal compris ou de faire Grand Débat. Et ce jusque dans la Binette !

 

Il y a c’est vrai de quoi avoir peur d’exprimer son avis, si modeste soit-il, quand on voit le sort de notre ministre, déclaré homme le plus détesté de France par Marianne (sic !). Ah il est pourtant bien français celui là, fait de ces paradoxes bien de chez nous qui lui ont permis tour à tour d’assumer sans difficultés une identité de gauche puis de droite – preuve que le fossé idéologique n’est pas si grand que ça – et qui le rendent si maladroit dans la gestion du débat.  Paradoxes qui rendent certains thèmes de débats tellement sensibles à aborder qu’on préfère en soupçonner l’auteur et en accuser l’animateur plutôt que de se risquer à en parler. Quand on met à jour votre gêne, la meilleure défense n’est elle pas l’attaque ?

 Nos complexes prennent racine dans une histoire dont certaines pages non assumées agitent toujours notre inconscient collectif : la colonisation, la collaboration, l’impérialisme, l’anti protestantisme, l’esclavagisme, etc. La France est schizophrène, malade du grand écart entre ses heures de gloires et ses heures sombres. Peuple enflammé de France, ta passion t’a parfois éclipsée la raison. De tes paradoxes sont nés tes complexes car tu n’as jamais su réconcilier tes idéaux à vocation universel avec ta propre histoire.

Pauvre ministre que Besson dans tout ça… ne nous est il pas insupportable simplement parce qu’il nous met face à nos propres contradictions ?

Accusé à sa gauche de fascisme, accusé à sa droite d’angélisme, il ne reste côté Besson que l’Elysée qui se frotte les mains d’avoir pu sous-traiter le racolage de quelques électeurs apeurés par un fusible aussi pratique. Mais dans le fond, refaire du drapeau français autre chose que le logo d’un parti extrémiste, n’y a-t-il pas là quand même un objectif noble ? Jamais les symboles ne devraient être abandonnés.

La fin justifiait-elle cependant les moyens utilisés et le prix élevé d’un ministre de la République sacrifié ?

Pas facile de débattre ! Mais la science du débat c’est aussi ça la politique. Et manier des symboles séculaires avec légèreté et ambigüité c’était prendre un risque certain. Quand la machine cathodique s’emballe l’échec est inévitable. D’autant plus que le chiffre d’affaire des Marianne est inversement proportionnel à la hauteur du débat. L’information instantanée est un frein à la maturité et celle-ci ne semble pas figurer en bonne place sur l’échiquier politique.

Toujours est-il que l’escalade ne fait pas progresser le débat. L’actualité suisse n’aidant pas non plus…

Faut-il  pour autant cesser de parler parce qu’on n’est pas d’accord ? Débattre n’est pas surenchérir.  Alors c’est vrai, parfois mieux vaut se taire que de dire n’importe quoi, surtout publiquement et plus encore à l’écrit. Il ne me reste donc plus qu’à vous souhaiter une année 2010 apaisée… et à bien me relire :-p


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
Y
<br /> Moi, je ne peux parler des politiques et de débats que par le petit poème qui suit....<br /> <br /> Quand je regarde le monde,<br /> au moment ou je vois ces gens,<br /> Je me dis c'est quand même un monde,<br /> que ces personnes avec tant d'influence,<br /> réussissent à nous enfoncer si profondément.<br /> <br /> Il suffirait qu'ils réalisent doucement,<br /> que si ils étaient honnêtes<br /> alors ils seraient d'accords,<br /> et ainsi la cité d'or,<br /> existerait partout et à tous les moments,<br /> et pas seulement dans nos têtes,<br /> et pas seulement dans nos cœurs.<br /> <br /> Voilou... c'est beauuuuuu non ??<br /> <br /> (Patrice toujours en attente de ton forum poétique)<br /> <br /> <br />
Répondre
P
<br /> Pas de contributeurs, plus de débat ? 2 raisons à mon avis :<br /> <br /> - D’une façon générale, le format « blog » ne me semble pas idéal pour un débat écrit animé. Les commentaires se succèdent chronologiquement sans qu’on sache à qui ou à quoi ils répondent, sauf à<br /> prendre le temps de « copier-coller » une citation du commentaire auquel on veut répondre, ce qui n’est ni rapide ni pratique. Il vaudrait mieux un forum, mais je reconnais qu’il faut le mettre en<br /> œuvre puis le gérer, ce qui est n’est pas une sinécure.<br /> - Dans le cas particulier du débat sur l’étrange nom de ce ministère sans administration (j’ai nommé l’Identité Nationale – relisez 1984, de Georges Orwell ; ce livre foisonne de trouvailles du<br /> même acabit, tels le Ministère de la Vérité, celui de l’Amour ou encore la Police de la Pensée, tout un programme qui semble inspirer nos chefs -, il n’y a pas de débat, tout simplement parce…<br /> qu’il n’y a pas débat ! Pas plus que d’identité nationale, un concept étrange dont les afficionados semblent vouloir ériger en dogme supra-constitutionnel un simple statut administratif. Mon<br /> identité nationale à moi, c’est celle qu’annonce mon passeport, et je n’en prends conscience qu’à la douane. Cette dernière sitôt franchie, je l’oublie aussi sec. Pas vous ?<br /> <br /> <br />
Répondre