Nostalgie

Publié le par Claudine

NOSTALGIE Jean-Baptiste est parti au Nigéria mercredi. Pour deux ou trois ans, je ne sais pas, en revenant tous les trois mois à peu près pour deux semaines. Trois mois, cela me paraît si long ! mais mes souvenirs me rappellent à l’ordre… je me revois ( à quel âge ? ) allongée sur le lit des parents, dans le salon de la rue du Four (je crois que le dessus de lit était bordeaux) pleurant en silence toutes les larmes de mon corps, parce que le monde était vide : Claude et Nicole (y avait-il déjà des enfants ?) étaient partis à Madagascar, pour… trois ans… sans revenir ! Une autre fois, c’était de nouveau le temps de leur départ, en hiver, et nous devions tous, les parents et nos frères et sœurs se retrouver chez Janine et Yves pour leur dire au revoir ; mais nous ne sommes pas arrivés ! Le verglas était si mauvais que personne n’a pu monter la côte de Verberie ! et nous nous sommes retrouvés (tous ? sauf les Cugnière !) au restaurant de Verberie !! Je vois encore l’arrivée de Benoit, venant toujours de Madagascar ; il avait neuf mois, ne nous connaissait pas, ni la famille, ni la France, mais ses otites et ses paracentèses à répétition ne lui permettaient pas de rester là-bas, alors confié à une hôtesse de l’air, il a débarqué, dans sa petite culotte bouffante (écossaise ?) quel amour ! il était si mignon et touchant, que Jeanne, la femme de ménage de maman, gentille, mais pas mal niaise (elle était tombée d’un tramway enfant !!) s’est exclamée : » oh, comme il est beau ! il ressemble tellement à son père ! » maman, étonnée, répond : « mais, Jeanne, vous connaissez son père ? » et Jeanne : « oh non, madame !! » Jeanne était entrée à la maison après le départ de Claude ! pas mal, non ? Je nous vois tous encore, en larmes au téléphone le jour du mariage de Fabienne et Jacques ; Nicole était au bout du fil, toujours dans ce même Madagascar ; chacun voulait entendre sa voix. Ce doit être la seule fois où elle a téléphoné ! L’avion était si cher, que personne d’entre nous n’a pu aller les voir, et nous n’avons découvert leurs enfants qu’assez tardivement, ou même deux à la fois ! je ne crois pas exagérer ! Ah ! Madagascar ! Je pourrais en dire autant pour Jean-Joël et Christiane . Mais bizarrement, c’est un retour de J .J. qui s’impose à moi ; un retour d’Afrique ; j’étais malade, une mastoïdite (ce n’était pas anodin) et je couchais dans un petit lit, encore dans le salon de la rue du Four ; il était sept heures du matin, j’entends la clé de la porte d’entrée tourner dans la serrure (la clé était toujours accroché à un clou sur le palier, accessible à tous…), j’avais peur, les parents prenaient leur douche à l’autre bout de l’appartement, très loin, très loin, et je vois entrer un homme que je ne connaissais plus ; il était parti depuis plus de deux ans, j’avais une huitaine d’années, peut-être un peu plus ; je ne le reconnaissais pas ! Quels souvenirs que tout cela ! Alors, finalement, trois mois, c’est vite passé… (je ne sais pas si Ruth-Anne et ses enfants en diront autant !)
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N
non Benoit (qui a eu à Tana. 40 paracenthèses en sa première année)ce n'étaient pas nos rideaux mais aussi le dessus de lit qui était identique a celui des parents. Un autre petit souvenir : <br /> uriel rentre de classe -en onzième-et m'explique que la maitresse appelle les élèves par leur nom, on se lève et on répond "Crésent"...non ma chérie on répond Présent, et Muriel de me dire avec un petit ton protecteur:"ah, toi quand tu étais petite on disait présent, nous on dit Crésent!!!sans discussion possible....et tout celà avec un chewing gum dans la bouche donné par ..Jeanne d'Arc.(on donnait aux enfants le nom du Saint du jour de leur naissance...je connaissais donc la provenance de la bouche précédente!.
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P
Souvenirs souvenirs ...Un beau matin de juin 1963 je me pointe rue du Four,ganté et jacquetté pour"enlever" une certaine Claudine Binot,une inconnue pour moi,du moins au sens biblique du terme,mais qui présentait la singularité de devenir ma femme dans l'heure suivante.Je sonne,Jacques ouvre,et,avec un humour auquel je n'étais pas encore habitué me dis:" toi ici,mais qu'est-ce tu f... la ?" Un tantinet étonné,je lui réponds :"éh ben j'ai été invité en bouche trou!",astuce un peu vaseuse mais sans arrière pensée aucune.La suite a prouvé que j'ai parfaitement rempli cette fonction.....
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A
JB ? Je crois que tu t'es trompé ! Tu as mis mon commentaire sous 140 ans de bonheur, alors que je l'avais écrit sous nostalgie ! Mais comme tu dois pédaler pour avoir de l'électricité, je comprends bien que ce ne doit pas être facile pour toi. <br /> Dis, tu nous donnes de tes nouvelles bientôt sur le blog, mon frère ?
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J
<br /> J'ai mis ton commentaire là où tu l'as placé, je n'ai pas le choix. Si tu veux, tu peux le réécrire sous l'article correspondant, et je supprimerais celui-là. Coucou de Lagos à tout le monde.<br /> <br /> <br />
B
tympans fragiles? peut-être, mais mémoire colossale... Ce fameux dessus-de-lit était paraît-il du même tissu que les rideaux du salon de Tana des Jarriand. ma mémoire n'a pas vraiment retenu l'exacte composition du tissus. Elle a conservé en revanche intacte, la douleur des tylmpans que l'on transperce. Cette seule évocation me fait encore mal aujourd'hui... heureusement, le climat de Paris est sain, je suis guéri depuis longtemps... Mais qui au juste a su consoler ces chagrins d'enfant séparé de ses parents? Qui donc a permis que la déchirure soit convenablement pansée? Etait-ce mamie? etait-ce une tante? Fabienne? Claudine peut-être aussi... merci donc fée magicienne avec 51 ans sans doute de retard!
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B
que d'émotion à lire ces quelques lignes quand on évoque l'arrivée du bambin à Paris que ses parents ne pouvaient soigner dans un climat africain trop malsain pour les tympans fragiles...
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